"Une après-midi d'hiver, le marais étant gelé et la glace porteuse nous sommes allés nous promener dessus et ô surprise, sur la glace, un magnifique aspic en S complètement gelé je l'ai pris dans la main il se tenait tout raide mais tordu, je l’ai laissé. Est ce que c'est une montée d'eau dans une galerie, est ce un rat qui l'ont forcé à sortir? J’ y suis retourné le lendemain, je voulais la mettre dans un cartón près du feu pour voir si elle se réveillait après sa cryogénisation forcée, mais les moineaux lui avait déjà picoré la tête, juste revanche de ce monde impitoyable."
André Levicky-Mémoires
Effectivement cet hiver 39 a été très rigoureux, avec beaucoup de neige il fallait faire la trace pour arriver à la route et même sur celle-ci le chasse neige (tiré par un cheval) ne passait pas toujours.
Mon père commençait, ma mère finissait, quant-à moi du haut de mes 8 ans je participais ! préférant surement patauger dans la belle couche blanche et m'en remplir les bottes. Quel piteux spectacle tous ces gosses devaient donner à l'école, tous jambes nues violacées par le froid, mais qu'est ce qu'on étaient heureux, batailles de boules, roulades, bonhomes de neige, neige dans le cou et glissades, la plus longue possible on tassait la neige avant de la polir et la transformer en miroir, mais attention ne glissait pas qui voulait, elle était réservée aux grands...
André Levicky - Mémoires
